samedi 16 août 2008

JO : Joie Obligatoire

Vous n’avez pas pu y échapper. Depuis maintenant une semaine, les jeux olympiques Chinois ne cessent de remplir l’espace médiatique, jusqu’à l’excès. Vous ne pouvez pas regarder, écouter ou lire un journal, sans qu’on vous assaille avec la douce litanie sirupeuse des médailles françaises (fussent-elles en chocolat), des classements et autres statistiques. La chose pourrait être acceptable - car à événement exceptionnel (ce n’est que tous les quatre ans) couverture médiatique exceptionnelle, ce qui est bien normal après tout – si nos chers journalistes avaient su garder un semblant de sens de la hiérarchisation des informations.
Surtout, que durant la semaine qui vient de s’écouler, il s’en est passé des choses dans ce vaste monde. Prenons simplement : ce qui se passe en Géorgie. Vendredi dernier, la Géorgie lançait une attaque sur la capitale Ossète, Tskhinvali, en vue de « rétablir l’ordre constitutionnel ». Quelques heures après, Moscou annonçait par la voix du Premier ministre Poutine, que la Russie allait prendre des mesures de rétorsion à l’égard de la Géorgie. S’en suivit un raid éclair de l’armée russe sur les installations militaire et les villes géorgiennes. En temps normal, de pareils événements auraient fait les unes et les ouvertures de JT. Seulement, il y a plus important : les JO.
En effet, en ces temps estivaux, la Joie est Obligatoire. Il ne faut surtout pas démoralisé encore plus les Français, qui le sont déjà bien assez. Quand j’ai exprimé mon raz le bol des ouvertures de JT sur les résultats des Jeux Olympiques, mon père m’a répliqué que « c’est ce que les gens veulent entendre ». M’ouai. Je suis tout sauf convaincu. Et ça m’a rappelé une réplique du film Good night and good luck réalisé par George Clooney - pour ceux qui ne connaissent pas ce film, il raconte « comment dans les années 50, Edward R. Murrow, le présentateur du journal télévisé de CBS de l'époque, et le producteur Fred Friendly contribuèrent à la chute du sénateur Joseph McCarthy, à l'origine de la tristement célèbre chasse aux sorcières envers les communistes » (d’après la fiche allociné) – qui dit à peu près cela : « Vous nous dites que ce n’est pas ce que les gens veulent voir à la télé (à propos d’une enquête sur le sénateur McCarthy), mais si c’était vrai que les gens ne veulent voir que des programmes abrutissant pour se divertir, pourquoi ne nous laissez-vous pas nous planter en diffusant notre reportage ? De quoi avez vous peur ? Si vous avez raison et que personne ne regarde notre émission, vous n’aurez qu’à nous congédier en prétextant un manque d’audience. Et si, au contraire, nous avons raison, nous aurons d’énorme part de marché, et c’est vous et votre chaine de télévision qui en bénéficierez via la pub. »
Toujours est-il qu’il aura fallu attendre plusieurs jours avant que les médias français traditionnels nous sortent de vrais dossiers sur ce qui se passait réellement dans le Caucase et quels étaient les véritables enjeux d’un point de vu géopolitique. C’est dans ces moments là, qu’on est content d’avoir le satellite et de pouvoir zapper sur CNN pour avoir des vraies infos et pas juste des vagues reprises de communiqués d’agence de presse russe (quelle fiabilité n’est-ce pas…).
En attendant, et en guise de remplacement, on avait droit, chaque soir, à un contre rendu plus que complet sur les moindres faits et gestes de nos athlètes expatriés de l’autre coté de la grande muraille. Qui avait pleuré ? Qui avait remporté, ou plutôt, avait failli remporter une médaille ? Qui avait envie de rentrer ? Qui avait bouché les toilettes de l’hôtel ? Ah nan, oubliez la dernière. On fait du journalisme voyons ! Pas de sujets racoleurs !
Et puis, soyons franc. Quelle idée de lancer une guerre le jour même de la cérémonie d’ouverture olympique « la plus grandiose jamais faite » ? Qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête du président géorgien ? A moins qu’il se soit entendu avec les autorités chinoises. « Vous attaquez l’Ossétie du Sud, comme ça, avec un peu de chance, personnes ne verra toutes les contrefaçons de notre « chère » cérémonie ».
Et oui, ce régime chinois est passé maître dans l’art de nous tromper avec des contrefaçons. Rien que lors de la cérémonie d’ouverture ils ont truqué les feux d’artifices ( en rajoutant des effets numériques) et nous ont floué sur la petite chanteuse chargée d’entonner l’hymne officiel de ces 29ème olympiade. En effet, comme le rapporte divers articles comme celui sur Marianne2 la petite fille aux traits angéliques que le monde entier a pu voir ( mais pas entendre ) n’était en réalité retenue que pour des raisons bassement esthétiques. Elle était chargée remplacer la vraie chanteuse, jugée trop « moche » par les autorités (in)compétentes.
Lors de la rédaction de ce petit billet, je suis retombé par hasard, en farfouillant dans mon dossier Images, sur une série de photographie publicitaire d’une campagne de pub d’Amnesty International à propos de la tenu des jeux olympiques chinois. Je ne vais pas refaire une polémique à propos du fait que ces jeux soient attribués à la Chine, car je n’en ai pas le courage, et de toute manière c’est bien trop tard. Mais je ne résiste pas à l’envie de vous mettre quelques-unes parce que je les trouve vraiment forte.

samedi 9 août 2008

Sarko, plus faux que nature (ou pas)

Trouvé chez Notascience

Personnellement j'adore:)

vendredi 8 août 2008

Ecolos, têtes de veaux

De nos jours, il est plus que de bon ton d’être « écolo » - ou du moins de le faire croire. C’est la nouvelle marotte de ce siècle. Adieu les consommations à outrance de « biens énergétiques » (pétrole, électricité, etc…) ou « jetables », et bonjour « tri sélectif », « recyclage » et « développement durable ».
Cette mutation s’est fait extrêmement vite. Rappelez-vous il y’a 20 ans. Tous ceux qui parlaient de limiter les consommations en carburant ou qui militait pour le développement des éoliennes étaient pris pour de doux dingues (ou de fou dangereux dans le pire des cas). Ce soudain changement de mentalité est dû, à mon sens, à la raison même qui faisait passer ces visionnaires pour des fous avec leurs prédications fantaisistes, à savoir, l’économie.
En effet, jusqu’au premier choc pétrolier, toute la partie occidentale du monde ne pensait qu’à consommer, consommer et encore consommer. Les prix étaient au plus bas, alors pourquoi ne pas en profiter ? Ils avaient raisons. Nous aussi, si nous avions été dans cette position, nous aurions sans doute suivit le même raisonnement pervers : « Tant qu’il y a, on prend ».
Seulement ce monde merveilleux n’allait pas durer longtemps. Le rêve éveillé allait bien vite se transformer en cauchemar, avec son lot de déceptions. Puis Tchernobyl arriva accompagné de son nuage. Mais, soucieux de ne pas enfreindre les règles élémentaires niveau frontalier, il voyagea, passeport à la main, attendant sagement de se voir délivrer un visa avant de rentrer dans un pays. Par chance, les fonctionnaires du consulat de France étaient débordés ce jour-là (ils fêtaient le départ à la retraite du chef…) et le dossier de ce cher nuage venu de l’Est allait rester enfouit dans les piles de dossiers pendant quelques mois. En tout cas, si les nuages connaissent des frontières, la connerie humaine est, elle, vraiment sans limite.
Toujours est-il qu’après avoir joué la carte du tout nucléaire, l’état français devait revoir sa stratégie. Mais ruiner tout un programme de plusieurs milliards de francs, avec tous les emplois et tous les contrats qui en découlaient n’étaient pas vraiment envisageables. Surtout que la demande énergétique ne cessait de croître. Le solaire et l’éolien étant jugé trop peu sûr (il est difficile d’avoir une production constante) et surtout peu rentable, et comme le charbon commençait à avoir une image trop négative dans l’opinion publique (« c’est trop polluant »), les conclusions étaient donc unanimes : on garde le nucléaire comme élément principal de notre production énergétique.
A partir du premier choc pétrolier, on commença à évoquer l’épuisement des réserves de pétrole. La solution de bon sens aurait été de songer à réduire notre consommation de carburant, d’inciter les constructeurs automobiles à produire des véhicules moins gourmands et pourquoi pas, réfléchir à de nouveaux type de moteur. Mais non, au lieu de cela, les politiques laissèrent faire. Ils baissèrent les taxes sur les carburants, instaurèrent la TIPP flottante, « pour ne pas pénalisé les ménages aux revenus modestes ». Attentions louables, si elles n’étaient pas juste des meurettes d’urgence à très court terme à but purement électoral. C’est comme si lorsque vous avez une dent pourrit qui vous ferait grandement souffrir, on vous donnait simplement des tonnes d’analgésique plutôt que de vous l’arracher. On ne s’attaquait pas aux raisons du problème, on cherchait juste à en atténuer les effets.
Or, c’est à cause de ce manque de courage et de volonté (politique) que les mentalités ont eu tant de mal à changer. Ou en tout cas, qu’elles ont mis aussi longtemps à le faire.
Dès lors on a vu fleurir des dizaines d’ONG écologistes, et autres prédicateurs soucieux de la chlorophylle. Ce début de 3ème millénaire, loin du rêve utopiste qu’on se faisait des années 2000 dans les 50’s, allait être placé sous le signe du respect de l’environnement.
Des ONG tel que Greenpeace commencèrent à devenir de véritables acteurs sur la sensibilisation de l’opinion publique sur les questions environnementales, à force de campagnes de pub choque et d’actions commando.






Ici la dernière campagne en faveur de la protection de la forêt (source: Greenpeace)


Mais il n’y a pas que les grosses ONG comme Greenpeace ou le WWF. Il existe aussi tout un tas de petits collectifs plus ou moins pro, plus ou moins sérieux, qui œuvrent dans le domaine de l’écologie et qui utilise soit la pub, soit les actions commando.
Je vais vous en présenter deux, parmi tant d’autre.
La première est un collectif anti néon. Si si ça existe. Pour plus d’info vous n’avez qu’à regarder la vidéo.







La 2ème n’est pas à proprement parler une organisation écolo, mais l’idée pour convaincre les plus récalcitrants à réduire leur consommation d’électricité est, je trouve, plutôt efficace. Bon, des vidéos virales reprenant le principe de jeunes gens lançant divers objets dans la rue de manière surréaliste sont désormais légions (cf Max Havelaar ou Nike pour ne citer qu'eux) mais là, c’est pour la bonne cause, alors…



(source Ipub)

vendredi 1 août 2008

Suivez votre instinct

Voici le nouveau crédo de Samsung pour nous vendre son nouveau téléphone portable. « Suivez votre instinct ». Derrière cet aphorisme se cache un concept qui me chiffonne un peu.
En effet, il est communément admis que la publicité c’est de la sociologie appliquée (enfin je crois). Or, le propre de l’homme moderne c’est qu’il est civilisé, c’est à dire, qu’il est parvenu à se libérer de sa condition d’animal. Désormais, il est mut par la raison, non plus par son instinct. Donc, si vous m’avez à peu près suivit dans mes délires pseudo-philosophiques, si Samsung a décidé de baser sa communication sur « l’instinct » de ses consommateurs cela signifie que sociologiquement nous assistons à un retournement de tendance. L’Homme ne cherche plus à se civiliser. Il a fini d’exploiter toutes possibilités offertes par ce mode de vie. Il retourne donc à l’état sauvage.Mais cette web-campagne n’est pas à un paradoxe près.
En effet, c’est l’une des premières campagnes de pub ( à ma connaissance ) qui exploite le nouveau service de vidéos interactives de Youtube. Si vous ne savez pas ce que c’est, je vous explique le concept en deux mots. Il s’agit tout simplement du fait que dorénavant vous pourrez cliquer à certains endroits dans une vidéo et vous serez directement redirigé vers une autre vidéo ou vers un site internet (de la marque du produit sur lequel vous avez cliqué par exemple). Cela ouvre de bien beaux horizons aux créas, notamment dans le domaine des vidéos virales. Attendez-vous à voir fleurir comme des champignons dans un sous bois alsacien des vidéos (ou comme ici, une véritable « minisérie ») dans les prochains temps car je crois bien que cette vidéo est la première d’une longue série.

Pour info, le système de liens interactifs dans les vidéos ne fonctionne que lorsque vous visionnez la vidéo directement sur Youtube.

Le concept de cette vidéo interactive rappelle un peu celui des « Livres dont vous êtes le héros » ou plus récemment du site pour Twix dans lequel on vous offre à plusieurs reprises le choix de décider la voie que le personnage à l’écran ( votre Vous ) va emprunter avec ses petits pieds musclés.
Le paradoxe évoqué précédemment prend ici tout son sens. D’un côté une campagne de pub très web 2.0, qui place l’internaute au cœur de ses vidéos, et de l’autre, un argumentaire primal qui semble s’inscrire dans une sorte de « dé-civilisation ». On va bien se marrer…

PS : Je sais que ce billet est passablement « capilotracté » et que d’aucun vont me croire totalement cinglé. Mais c’est juste que j’ai (trop ?) souvent des idées tarabiscotées qui surgissent à l’improviste sous mes cheveux. Que voulez-vous ? Je suis comme ça. Si vous voulez lire des choses censés et consensuelles je crois qu’il ne vous reste plus qu’à consulter votre cher ami Google, il devrait bien être capable de vous faire oublier mes simagrées. Le web c’est tellement grand, je suis sûr que vous trouverez mieux ailleurs…